Le B.A.-BA des méthodes naturelles : abécédaire de l’observation du cycle

« De toutes façons, on ne peut jamais anticiper l’ovulation d’une femme. » « Cela fait deux ans que je n’ai plus de libido avec ma pilule, mais j’ai continué parce que je ne pensais pas qu’il existait d’autres solutions pour moi. » « Je sais que j’ai mes règles une fois par mois. Mais le reste du temps, pour moi, c’est le flou. » « Quand j’ai arrêté ma pilule pour avoir mon premier enfant, j’ai redécouvert qui j’étais. J’ai accouché, je ne veux pas d’autre enfant tout de suite, mais on ne me referra pas reprendre ce médicament : j’adore celle que je suis ! » Voici des exemples de phrases que j’entends très -et trop- souvent dans mon cabinet. Pourquoi n’enseigne-t-on pas à la femme ce qu’elle vit chaque mois dans son corps ? Comment se fait-il qu’on découvre la beauté de notre cycle, seulement quand, à 30 ans, on veut avoir notre premier enfant ? Apprendre à la jeune fille comment prendre sa pilule avant même de lui apprendre comment son corps fonctionne, n’est-ce pas un peu réducteur ?

Voilà pourquoi, dès mes études de sage-femme, je me suis penchée sur la question des méthodes d’observation du cycle. Elles sont une alternative à la contraception certes, mais vont bien au-delà, devenant un réel art de vivre, dans son corps de femme, dans son couple, dans notre monde. Pour commencer, je vous propose de faire un premier tour de l’observation du cycle, mot après mot.

A comme Autonomie

Pour une femme, apprendre à s’observer, c’est devenir autonome dans la gestion de sa fertilité, qu’on veuille ou non concevoir un enfant. Cette autonomie nécessite un accompagnement et un apprentissage, avec l’aide d’un moniteur ou d’une monitrice spécialisée dans la méthode choisie.

B comme Billings

Nom des docteurs australiens qui ont développé la méthode portant leur nom, considérée comme la fondatrice des méthodes naturelles ; cette méthode est basée sur l’observation de la glaire cervicale et sur le ressenti de la femme.

C comme Cycle féminin

Un cycle féminin démarre le premier jour des règles et se termine le dernier jour avant les règles suivantes. Il est caractérisé par 3 temps : la période de latence, la période fertile et puis la période infertile post-ovulatoire. L’objectif des méthodes d’observation du cycle est d’apprendre à repérer et à différencier ces différentes périodes.

D comme Discussion de couple

Au-delà d’une méthode qui permettra au couple d’accueillir les enfants qu’il souhaite au moment où c’est le plus propice pour lui, l’idée est de pouvoir prendre ces décisions ensemble, d’ouvrir le dialogue et la communication du couple autour de son désir d’enfant, de la sexualité…

E comme Ecouter et comprendre son corps

Si la femme ovule une fois par cycle, et une seule, c’est parce qu’il y a tout un processus hormonal qui permet cette ovulation, préparée par son corps dès le début du cycle. Son corps envoie de multiples signaux qu’elle peut apprendre à décrypter, il faut simplement prendre le temps de les écouter.

F comme FertilityCare™

Il s’agit d’une méthode reposant sur l’observation standardisée de la glaire cervicale et des saignements, selon le modèle Creighton mis au point par le Dr Hilgers, gynécologue obstétricien américain, en 1976.

G comme Glaire cervicale

La glaire cervicale, produite au niveau du col de l’utérus, est nécessaire à la fertilité de la femme, puisqu’elle permet la survie des spermatozoïdes en attendant l’ovulation, en moyenne 3 à 5 jours (maximum 7 jours). Sans cette glaire, ils ne survivent que quelques heures dans le terrain acide qu’est le vagin. La présence de glaire, et donc son observation, est donc un signe, envoyé par le corps, du début de la période fertile pour le couple.

H comme Harmonie

Pouvoir vivre en harmonie avec notre corps en connaissant mieux son fonctionnement permet à la femme de mieux comprendre tous les changements qu’elle peut vivre au cours de chaque cycle. Mieux comprendre, c’est aussi mieux le vivre et mieux s’accepter telle que l’on est.

I comme Infertilité et troubles du cycle

Les méthodes d’observation du cycle sont aussi un réel outil de diagnostic médical : un cycle anormal nous donne des indices sur les dérèglements hormonaux, physiques ou psychologiques que la femme peut vivre. Ainsi, en observant son cycle, la femme peut en repérer les anomalies sur lesquelles nous nous basons ensuite pour en rechercher la cause.

J comme Jour après jour

Observer son cycle se fait jour après jour ; il n’est pas question ici de savoir si l’ovulation a lieu au 14e jour ou non, mais plutôt pour la femme et le couple de repérer dans quelle phase du cycle il se situe, aujourd’hui.

K comme Knaus

La méthode Ogino-Knaus porte le nom de deux gynécologues : Ogino, qui détermine que la période ovulatoire s’étend en général du 12e au 16e jour après le début des règles, et Knaus, qui étend ces probabilités en se basant aussi sur le cycle le plus long et le cycle le plus court observé par la femme au cours de la dernière année écoulée. On est en 1930, c’est déjà une grosse avancée pour l’époque, mais depuis les méthodes naturelles ont évoluées, ne se basant plus sur des calculs de probabilités, mais sur des observations quotidiennes, leur donnant désormais une très bonne fiabilité !

L comme Libido

Parfois, les femmes que je rencontre me parlent de leur libido, que ce soient les difficultés qu’elles rencontrent parfois avec leur contraception hormonale ou pendant la période du post partum par exemple. Il ne faut pas hésiter à en parler, à sa sage-femme ou à son gynécologue.

M comme Méthodes

Nombreuses sont aujourd’hui les méthodes d’observation du cycle. Nous pouvons répartir en 3 catégories : la symptothermie, la méthode Billings et FertilityCare™.

N comme Naturel

Pourquoi parle-t-on parfois de méthodes naturelles ? Parce qu’elles sont écologiques (en plus d’être économiques) ! Elles respectent à la fois le corps et l’environnement, en suivant pas à pas le cycle naturel de la femme.

O comme Observation

Méthodes d’observation du cycle : il s’agit ici d’observer, au jour le jour, les signes de la fertilité de la femme (et donc du couple), qui, suivant les méthodes, pourront être la glaire cervicale, le col de l’utérus et/ou la température.

P comme Post partum, Post pilule, Pré ménopause (et ménopause)

Ces périodes sont des périodes particulières pour la femme, dans lesquelles les cycles sont plus ou moins lisibles : cela n’empêche pas l’observation, mais un accompagnement est souvent nécessaire pour que le couple se sente à nouveau à l’aise, confiant et sûr de lui.

Q comme Qualité de vie

Quand nos patientes se plaignent des effets secondaires qu’elles ressentent parfois avec la prise d’hormones artificielles, nous être formées pour être monitrices en observation du cycle nous permet de proposer une alternative qui ne présentera pas ces effets impactant la qualité de vie.

R comme Responsabilité

En se formant en couple aux méthodes d’observation, la responsabilité de la gestion de la fertilité peut ainsi être partagée : c’est certes la femme qui observera les signes de sa fertilité, mais c’est le couple qui pourra interpréter ensemble la courbe et agir ensuite en conséquence en fonction du désir d’enfant actuel au sein du couple.

S comme Symptothermie

« Sympto »-« thermie » : méthode basée à la fois sur l’observation de la glaire cervicale et parfois du col de l’utérus (« sympto »), mais ajoutant également le critère de la température (« thermie »). La symptothermie regroupe plusieurs méthodes différentes dont les règles connaissent quelques variations.

T comme Température

La température de la femme varie en fonction de son cycle grâce à l’action de la progestérone, hormone présente uniquement après l’ovulation. La montée de la température, prise avec des critères précis, permet de déterminer la fin de la période fertile du couple.

U comme Unité

Observer son cycle, c’est le comprendre pour mieux s’apprivoiser, vivre en unité avec son corps et son environnement.

V comme Vie

A travers l’observation du cycle féminin, j’ai réalisé que la vie était un grand mystère dont nous ne maîtrisons pas tous les éléments. Nous avons découvert énormément d’éléments ces dernières années qui nous permettent de mieux comprendre et de mieux soigner nos corps, mais il nous reste encore beaucoup d’interrogations.

W comme Web

Parce que ce n’est parfois pas le corps médical qui nous parle des nouvelles découvertes sur le cycle, le web nous permet de nous informer. Attention aux vraies ou fausses informations qui arrivent, mais exerçons notre intelligence, formons-nous et informons-nous.

X comme XX et XY

J’ai beaucoup parlé de femme, et de cycle de la femme. Mais elle ne serait pas fertile sans l’homme. Et lui ne serait pas fertile sans elle. Par ce point central, l’observation du cycle concerne tout aussi bien l’homme que la femme.

Y comme Y mettre du sien

S’informer est une étape. Agir, se former, n’est pas forcément évident : cela prendra peut-être du temps, cela ne se fera peut-être jamais. Le premier pas est toujours le plus difficile à faire : une fois qu’on a trouvé le bon interlocuteur, alors on sait que l’information fournie est juste, et on peut prendre une vraie décision.

Z comme Zapper

Est-ce que je mets toute ma volonté pour comprendre ? Je n’ai absolument pas pour objectif de vous convaincre, pour moi il est juste essentiel de vous informer. Pour que vous puissiez arrêter de toujours zapper, et passer trop vite d’une idée à l’autre. Trop peu de femmes dans mon cabinet ont conscience de toutes les possibilités qui s’offrent à elle pour gérer leur fertilité. Informons. Et si besoin, formons.